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Question & Answer

Sameera Kanjo, Fondateure et Directrice du Centre Selam répond aux questions suivantes:

"Racontez-moi brièvement votre histoire et votre parcours jusqu'à Gaziantep."

Mon nom est Sameera Kanjo. Je suis née à Alep en 1959. On peut dire que j’ai moi-même grandi comme une orpheline à partir de l’âge de 10 ans. Dieu merci, la vie a suivi normalement son cours et j’ai eu la chance de faire des études. Je suis diplômé de l’École de Secrétariat de Damas. Je suis mariée et mère de quatre enfants, toutes et tous diplômés de l’université : deux ont suivi un parcours d’ingénieur, les deux autres des formations commerciales. Concernant mon parcours professionnel, k’ai travaillé comme employé au sein de Dummar’s Housing Project. Suite à cette expérience, j’ai obtenu une licence et travaillé comme enseignante en école primaire. Après 20 ans d’enseignements, j’ai ouvert un centre de formation en Fashion Design dans la ville d’Alep. Puis a démarré la crise. Avec mes enfants, nous nous sommes engagés dans le travail humanitaire. Nous nous sommes engagés au sein de différents programmes et nous sommes formés aux premiers secours. Et nous n’avons jamais cessé de venir en aide à ceux qui en avaient besoin… mes enfants et moi. À cette époque, l’un de mes fils, Muhammad, fut arrêté et emprisonné durant 5 mois. À sa sortie, je l’ai emmené à Gaziantep. Je n’avais pas d’autres choix.

"Pourquoi vous et votre fille avez fondé le Centre Selam?"

Comme je l’ai dit, les importants besoins humanitaires ont conduit notre action. Initialement notre action a débuté en Syrie. À notre arrivée ici, il était évident que nous devions aider et la première chose qui m’est venu à l’esprit a été de créer un orphelinat pour sortir les enfants de la rue et des camps de réfugiés. Certains connaissaient alors des conditions de santé et un état psychologique désastreux. Il était important d’agir et dieu merci on a pu aider.

"Pourquoi le Selam Center est important?"

Il est important pour ses résidents qui ont besoin d’un foyer où l’on prend soin d’eux, où l’on se préoccupe de leur santé, de leur moral et de leur éducation jusqu’à ce qu’ils se sentent bien et reprennent une vie normale.

"Quels sont les succès du Selam Center?"

On a connu tant de succès grâce à Dieu. Nous avons été les premiers à proposer un soutien psychologique à nos résidents en besoin. Nous avons aussi été les premiers à assurer que nos enfants reçoivent une éducation. Tous vont à l’école à partir de 3 ans et plusieurs sont à l’Université. Cette année, deux de nos filles ont été admises en cycle d’ingénieur. Nous en sommes extrêmement fiers et espérons que les autres suivront un chemin similaire.  

"Quels sont les besoins actuels du Centre Selam?"

Nous connaissons des besoins urgents. D’un côté, le nombre d’enfants que nous accueillons est en augmentation. De l’autre, nos ressources sont limitées car nous ne comptons que sur des donateurs particuliers. Nous manquons de ressources financières pour payer le loyer, les factures d’électricité, de chauffage, d’eau et les dépenses courantes. Encore une fois, nous ne nous recevons l’aide que de donateurs particuliers. Nos dépenses augmentent et il est difficile de tenir.

"Qu’est-ce que les gens doivent savoir du Centre Selam?"

Ce que nous avons déjà mentionné : Selam est un centre humanitaire. Chacun des membres de l’équipe du Centre travaille de façon bénévole. Leur unique but est de proposer une aide humanitaire de manière à ce que les résidents se sentent en sécurité.

 

"Comment est-ce que l’expérience de la crise syrienne et du centre Selam vous a changé?"

Franchement, la crise syrienne et le Centre Selam ont changé beaucoup de choses. Les gens sont devenus plus forts. Je peux le voir sur moi. Nos rêves étaient individuels. Les femmes rêvaient de leur maison, de leurs enfants, de leur éducation etc. Nos rêves sont maintenant collectifs… pour quand nous rentrerons chez nous et reconstruirons nos maisons. Je ne sais pas si c’est mieux ainsi. Le résultat de tant de souffrances a rendu nos rêves plus grands, ils nous dépassent. L’horizon s’est étendu.

"Quels sont vos espoirs pour vous-même, pour le Centre Selam, pour le peuple syrien?"

La stabilité. Une stabilité émotionnelle. Rentrer chez nous et reconstruire. Mettre tout ça derrière nous et, plaise à dieu, aller de l’avant. C’est notre espoir.

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